Environnement, décors et climat

Un océan de sable qui s’étend à perte de vue, jusqu’à un horizon cerné au nord par la baie de la mer Caspienne et, partout ailleurs, par des plateaux montagneux. Depuis des années, le flux et reflux de la mer n’a eu de cesse que de s’amenuiser, reculant toujours plus pour laisser dans son sillage les énormes carcasses rouillées de pétroliers échoués. Immobilisés pour l’éternité, ils s’oxydent et se gercent sous un soleil de plomb, les poupes crevant les dunes comme autant de tombes peuplant un cimetière. A l’intérieur, des morceaux d’acier et de cuivre, des composants électroniques datant d’une autre époque, des conserves périmées depuis des années, et divers objets appartenant aux marins les ayant jadis habités. Mais, dans l’ombre des cales encore irradiées, des monstres contaminés par les retombées radioactives se tapissent, et guettent patiemment la venue de stalkeurs imprudents pour leur fondre dessus.

Dans l’ombre de ces gigantesques ossatures d’acier, des nappes de pétrole gisent dans le fond de ce paysage vallonné, comme un véritable marécage dans lequel il est aisé de s’y embourber. Ça et là, ces étangs bouillent d’une écume gluante et fuligineuse, crachant de temps à autre un geyser haut de plusieurs mètres qui viendra peut-être s’embraser en une tornade de feu et de flammes.

Quelques sentiers empruntables permettent de se frayer un chemin au milieu de ce paysage désertique, reliant les vestiges de la civilisation humaine ; un phare, au nord-ouest, un port désaffecté au sud, des maisons rasées à l’ouest, ou encore un aéroport au sud-est.

Le jour, le soleil de plomb écrase le monde de son insoutenable brasier. Les mirages sont légions, au loin, sur le faîte des collines, et le sable du désert, relâchant sa chaleur, floute l’air en de troubles volutes ascendantes. Les créatures et les mutants, bien que profondément irradiés, préfèrent la fraîcheur des carcasses échouées ou des habitations écroulées, lorsqu’ils ne se dissimulent pas dans leur tanière. Mais la nuit, en revanche, la touffeur ambiante se disperse soudainement dans l’atmosphère, et les températures chutent brutalement. Le peu d’humidité encore présente se cristallise sur les vitres, de la buée s’échappe d’entre des lèvres gercées, et les créatures hantent le désert désolé en plus grand nombre encore.

Mais parfois, le ciel, qu’il soit diurne ou vespéral, s’ombrage soudainement d’une lourdeur tempétueuse, et de gros rouleaux tumultueux éclipsent l’astre céleste qui domine alors. Le vent se lève en bourrasques chaque fois plus puissantes, soulevant des tourbillons de poussière. La tempête de sable frappe alors tout sur son passage, polissant le métal, soufflant à terre les édifices de plus en plus instables, et s’infiltre partout, dans les armes, les abris, ou sous les vêtements. La visibilité est nulle, les fusils s’enrayent, et le simple fait de respirer devient compliqué.

Ainsi, en ces terres inhospitalières, la mort rôde et revêt bien des formes. La rareté des plus proches ressources force ses résidents à s’aventurer de plus en plus profondément dans le désert et dans ces lieux qu’il a engloutis, et seuls les plus aguerris et les plus rapides à s’adapter en ressortiront vivants.