Last Exodus
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Ven 15 Mar - 14:09
Le métro. Un monde sombre, souterrain, et pollué. Un monde où la lumière ne fait que reculer, laissant libre cours aux ténèbres et aux monstres qui les hantent. Un monde figé sous la saleté et la poussière des années, sous la rouille et les rames de métros pourrissantes, sous les radiations et les éboulements des tunnels mal entretenus. Mais le dernier monde, pourtant, au sein duquel l’être humain a pu se réfugier pour survivre, échappant aux tempêtes nucléaires et aux retombées radioactives provoquées par la dernière guerre mondiale et ses bombes atomiques.

L’Homme s’est ainsi exilé dans ces souterrains, formant divers groupes. Certains ont crû et se sont développés, devenant de véritables petites communautés. D’autres ont tout simplement disparu du jour au lendemain, avalés par l’obscurité et ses choses inexplicables qui s’y nichent. Phénomènes extraordinaires ou mutants, difficile de trancher, mais les voyageurs itinérants et assez courageux pour arpenter ces lugubres tunnels racontent des histoires invraisemblables. Parfois, les habitants des stations se sont simplement volatilisés sans aucune trace. Les radios et les générateurs de fortune grésillent encore, les vêtements usés sont toujours étendus sur des cordes, l’argenterie passée est sortie pour le dîner, mais les ombres paraissent subitement plus noires, plus grandes, plus envahissantes, et, si l’on tend bien l’oreille, il vous est possible d’entendre les derniers échos de sinistres hurlements lointains. D’autres fois, en revanche, et ce ne sont que des cadavres qui maculent de sang le béton fissuré des gares désaffectées. Les corps sont déchiquetés, éparpillés aux quatre vents, les ventres béent sur leurs entrailles qu’ils ne peuvent contenir, les membres sont arrachés, les os broyés, et il pue, dans les environs, l’odeur pestilentielle de la mort mêlée à celle des charognards. Car les radiations ont tôt fait d’avoir vicié la vie animale. Les bêtes autrefois inoffensives ont triplé de volume, leur peau a crevé sous les excroissances, leurs squelettes ont été irradiés, et, en l’absence de nourriture, ces créatures n’ont pas tardé à devenir carnivores.

L’être humain, afin de subsister, doit se protéger de bien des manières différentes. Il doit contrôler sa population et ses naissances, la former au maniement des armes à feu et à la survie. Mais, dans le même temps, il faut veiller aux stocks de munitions, rechercher sans cesse de la nourriture et de l’eau potable, partir en quête de combustibles afin de faire cuire la viande et se réchauffer la nuit. Le fer, les taules et l’acier doivent être récupérés pour monter de nouvelles barricades, les médicaments se vendent à prix d’or, et les drogues diverses commencent à se développer afin d’échapper à ce simulacre d’existence. Alors, pour s’organiser, pour se regrouper, pour demeurer, il faut faire des choix. Mais, parfois, ces décisions sont jugées comme bien trop laxistes dans un monde où la vie d’un homme vaut moins que le fusil enrayé et les trois cartouches de fortune qu’il tient dans sa main. C’est précisément ce qu’a estimé le Baron.  

Ancien militaire, il était prêt à tout pour sauver son groupe, sa communauté. Les hommes et les femmes dont il avait la charge valaient bien mieux que tout autre personne rencontrée au hasard. Mais il désirait aller plus loin encore. Seuls les plus forts méritaient de survivre. Les rares médicaments que l’on possédait encore devaient seulement être destinés aux plus aguerris. Car à quoi bon sacrifier ce dernier antibiotique pour un vieillard qui ne passerait pas l’hiver ? Pourquoi le seul médecin du groupe devait-il être au chevet d’une femme enceinte alors que des soldats, lesquels rapporteraient bien plus qu’une nouvelle bouche à nourrir, attendaient les premiers soins ? Pourquoi les enfants devaient-ils demeurer dans le camp alors qu’ils étaient tout à fait aptes à se glisser dans les galeries effondrées pour rapporter ce sur quoi nul autre ne pouvait mettre la main ? Pourquoi diable, encore, ses propres hommes devaient-ils effectuer des tâches difficiles et dangereuses alors qu’il suffisait de les « confier de force » aux étrangers et autres vagabonds du métro ? Ses idées commencèrent à se propager dans les diverses couches de la société à laquelle il appartenait, et, rassemblant nombre de fidèles qui partageait ses opinions, il tenta de s’emparer du pouvoir.

Mais le putsch échoua. Le Baron était une grande gueule qui n’hésitait pas à clamer ses revendications à la face des dirigeants, et ces derniers se méfiaient de lui depuis quelque temps déjà. L’action, qui aurait dû être pacifique, tourna rapidement au désastre. Car l’homme était aussi colérique. Agissant pour le bien de tous, mais surtout de ceux qui méritaient selon lui de survivre, il n’hésita pas, voyant les premières poches de résistances se former, à demander à ses soldats d’ouvrir le feu. Les détonations résonnèrent sous les voûtes du métro, et, de par et d’autre, de nombreux corps s’écroulèrent, sans vie. Mais si ces idées radicales et extrémistes –survivalistes ?- avaient trotté dans l’esprit de bien des hommes et des femmes, ce ne fut pas assez pour faire pencher la balance en la faveur du Baron. Ceux qui s’étaient opposés à son idéologie s’avéraient plus nombreux encore. Lui et les siens furent contraints de fuir.  

Leurs pas les menèrent à l’extérieur du métro, sur les bords de la mer Caspienne. Un soleil de plomb qui les accueillit, ainsi qu’une vastité désertique qui s’étendait à perte de vue. Mais là où chacun pensait que la surface était invivable et radioactive, ils eurent la surprise de découvrir que l’air était respirable. Peut-être avaient-ils tous droit à une seconde chance. Peut-être que cette vie-là valait mieux que celle à laquelle ils avaient toujours été accoutumés, dans le métro et ses ténèbres emplis de mystères. Ils continuèrent leur exode, longeant la mer et ses vagues salées qui léchaient la rive.

Mais le Baron et ses hommes prirent rapidement conscience que la vie à l’extérieur n’était totalement dénudée de tout danger, loin s’en fallait. Les monstres avaient proliféré, là aussi, se réfugiant leurs tanières que pour mieux prendre en embuscade les voyageurs égarés. Le soleil brûlait la peau de ces derniers, chauffant leur crâne et leur cervelle, leur faisant perdre leur esprit. Le sable tourbillonnait sans cesse, s’infiltrant dans les yeux, dans les bouches, sous les vêtements, enrayant les armes. Et lorsque tombait le jour, les températures chutaient brusquement, passant parfois en négatives. Chaque nouvelle journée, chaque nouvelle nuit engendrait son lot de morts. Il leur fallait s’établir quelque part, dans un endroit sûr.

Après avoir évolué au milieu des gigantesques carcasses de navires échoués après le retrait des eaux, le Baron et son groupe érigèrent leur camp au beau milieu d’un port désaffecté. Explorant les entrepôts et les squelettes de bateaux, ils purent mettre à profil l’expérience retirée du métro pour recycler tout ce qu’ils y trouvèrent et pour construire les premières barricades ainsi que les premiers abris. De jour en jour, les fondations de ce qui allait devenir une solide forteresse furent posées, améliorées, et, bientôt, un système de poulies et de passerelles les tint hors de portée des monstres.  

Bâtir cet avant-poste vers les hauteurs se révéla dangereux. Différents accidents incapacitèrent  plusieurs hommes et plusieurs femmes. Récupérer de lourdes plaques d’acier dans port, étant ainsi exposé aux monstres, coûta là encore la vie de plusieurs exilés qui furent happés par les créatures du désert. Acheminer ces mêmes taules jusqu’au sommet de la base, à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol, s’avéra tout aussi risqué. La communauté voyait son nombre diminuer petit à petit.

C’est alors qu’une nouvelle présence humaine fut remarquée non loin de là. Une population indigène avait survécu, se réfugiant dans les grottes des plateaux montagneux. Troglodyte, elle ne s’aventurait en extérieur que pour chasser de quoi se nourrir ou pour aller récupérer un peu d’eau de mer qu’elle transformait en eau potable, la faisant bouillir tout en récupérant la vapeur. Le Baron remit au goût du jour cette idée radicale pour laquelle il avait tant été décrié dans le métro ; utiliser d’autres personnes à sa place pour effectuer le labeur le plus risqué et le plus pénible. N’étant entouré que de soldats, mercenaires et quelques civiles qui partageaient ses idées, il n’eut aucun mal à la mettre à exécution.

Si ces indigènes avaient subi une existence aussi dure et mauvaise que celle des gens du métro, ils n’avaient pas réussi à conserver la même organisation que ces derniers. Armés d’objets hétéroclites et de quelques armes à feu, ils ne purent rivaliser avec la régularité et l’entraînement militaire des hommes du Baron. Rapidement, les renégats envahirent les premières grottes et capturèrent leurs occupants, qui furent emmenés afin de travailler à la place de leurs geôliers. L’esclavage venait ni plus ni moins de renaître à la surface de ce monde qui n’avait déjà plus rien pour lui.

Grâce à cette nouvelle main d’œuvre, le campement du Baron s’étendit que plus encore, se développant jusqu’à devenir une solide forteresse. Mais bientôt, après quelques mois d’implantation et de constructions, les ressources les plus accessibles commencèrent à manquer. Presque tous les matériaux encore utilisables du port avaient été récupérés. Les munitions se firent de plus en plus rares, et il en alla de même des armes à feu et des diverses pièces détachées. La population croissait lentement mais sûrement ; les premières naissances avaient eu lieu, et il fallait nourrir toute cette population renouvelée d’esclaves. Aussi bien installé sur son nouveau territoire, le Baron refusa de s’engager dans un nouvel exode, et pour cause. Bien des zones que pouvait encore offrir le désert, ses grottes et les environs du port n’avaient pas encore été exploitées.
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